Tous les éléments sont réunis pour qu'il y ait un génocide
en République centrafricaine (RCA), a averti jeudi 16 janvier le chef
des opérations humanitaires de l'ONU, John Ging, lors d'une conférence
de presse à Genève, après avoir passé cinq jours en Centrafrique. « Des atrocités sont commises de façon continue », a-t-il expliqué, soulignant que « les communautés ont peur. Les gens ont peur des autres communautés ».
« Ce n'est pas un conflit interreligieux pour l'instant, mais cela pourrait le devenir. Nous devons créer les conditions pour que la peur disparaisse », a-t-il poursuivi. « Les conséquences vont être dramatiques si nous n'agissons pas immédiatement », a-t-il ajouté, dénonçant l'« effondrement » complet du pays.
« En Centrafrique, je pense que nous avons peut-être sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés », a admis Gérard Araud, l'ambassadeur français aux Nations unies. Gérard Araud, qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence sur les moyens d'empêcher les génocides organisée à l'occasion du 20e anniversaire du drame rwandais. « Il s'agit d'une situation presque impossible pour les soldats africains et français. Nous devons réfléchir dans des termes très pratiques à la façon d'être efficace pour empêcher les gens de s'entre-tuer quand ils veulent désespérément le faire. » « Nous savions qu'il y avait des violences interreligieuses, mais nous n'imaginions pas une haine aussi profondément ancrée. »
REGAIN DE VIOLENCE À BANGUI
Au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs incidents survenus dans un quartier du nord de Bangui. Trois cadavres, dont un jeune d'une quinzaine d'années, tué par balle, étaient entreposés à la mosquée du quartier Bégoua 3, à la sortie nord de Bangui. De son côté, la Croix-rouge centrafricaine a indiqué avoir ramassé dans la matinée les cadavres de 4 hommes tués à l'arme blanche.
Des habitants du quartier ont accusé les militaires français de l'opération Sangaris d'avoir tiré sur les trois hommes lors d'une opération de fouille. Contactée, l'armée a confirmé un accrochage mais démenti tout lien avec les morts.
Les quatre cadavres ramassés par la Croix-rouge centrafricaine étaient des chrétiens, dont trois passagers d'un taxi-brousse, tués à l'arme blanche. Plusieurs habitants chrétiens ont affirmé avoir été attaqués par des « Séléka », les combattants musulmans.
Selon divers témoignages, les incidents ont commencé en fin d'après-midi mercredi. « Nous avons entendu des coups de feu dans le quartier vers 18-19 heures», a expliqué un militaire centrafricain à la barrière du PK12 marquant la sortie nord de la ville, où sont postés des éléments centrafricains et de l'opération française Sangaris. « Des éléments français sont allés voir et après leur retour il y a eu du grabuge. Des centaines de chrétiens sont venus se réfugier de notre côté », et ont passé la nuit ici, a-t-il dit.
De leur côté, les civils musulmans continuaient à fuir vers le Tchad. Jeudi matin, des dizaines d'entre eux s'entassaient dans des camions partant vers le nord et escortés par les soldats tchadiens de la Misca.
« Ce n'est pas un conflit interreligieux pour l'instant, mais cela pourrait le devenir. Nous devons créer les conditions pour que la peur disparaisse », a-t-il poursuivi. « Les conséquences vont être dramatiques si nous n'agissons pas immédiatement », a-t-il ajouté, dénonçant l'« effondrement » complet du pays.
M. Ging a exhorté la communauté internationale à apporter une aide financière majeure pour fournir une assistance humanitaire en RCA. Sur les 247 millions de dollars demandés en décembre, l'ONU n'en a reçu que 6 %, soit 15,5 millions de dollars, a-t-il déploré. Sur le plan militaire, le responsable onusien a souligné que « les troupes mobilisés fai[saien]t du bon travail », mais il a appelé les pays à « élargir » cette action.
SENTIMENT DE HAINE SOUS-ESTIMÉ« En Centrafrique, je pense que nous avons peut-être sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés », a admis Gérard Araud, l'ambassadeur français aux Nations unies. Gérard Araud, qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence sur les moyens d'empêcher les génocides organisée à l'occasion du 20e anniversaire du drame rwandais. « Il s'agit d'une situation presque impossible pour les soldats africains et français. Nous devons réfléchir dans des termes très pratiques à la façon d'être efficace pour empêcher les gens de s'entre-tuer quand ils veulent désespérément le faire. » « Nous savions qu'il y avait des violences interreligieuses, mais nous n'imaginions pas une haine aussi profondément ancrée. »
REGAIN DE VIOLENCE À BANGUI
Au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs incidents survenus dans un quartier du nord de Bangui. Trois cadavres, dont un jeune d'une quinzaine d'années, tué par balle, étaient entreposés à la mosquée du quartier Bégoua 3, à la sortie nord de Bangui. De son côté, la Croix-rouge centrafricaine a indiqué avoir ramassé dans la matinée les cadavres de 4 hommes tués à l'arme blanche.
Des habitants du quartier ont accusé les militaires français de l'opération Sangaris d'avoir tiré sur les trois hommes lors d'une opération de fouille. Contactée, l'armée a confirmé un accrochage mais démenti tout lien avec les morts.
Les quatre cadavres ramassés par la Croix-rouge centrafricaine étaient des chrétiens, dont trois passagers d'un taxi-brousse, tués à l'arme blanche. Plusieurs habitants chrétiens ont affirmé avoir été attaqués par des « Séléka », les combattants musulmans.
Selon divers témoignages, les incidents ont commencé en fin d'après-midi mercredi. « Nous avons entendu des coups de feu dans le quartier vers 18-19 heures», a expliqué un militaire centrafricain à la barrière du PK12 marquant la sortie nord de la ville, où sont postés des éléments centrafricains et de l'opération française Sangaris. « Des éléments français sont allés voir et après leur retour il y a eu du grabuge. Des centaines de chrétiens sont venus se réfugier de notre côté », et ont passé la nuit ici, a-t-il dit.
De leur côté, les civils musulmans continuaient à fuir vers le Tchad. Jeudi matin, des dizaines d'entre eux s'entassaient dans des camions partant vers le nord et escortés par les soldats tchadiens de la Misca.
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